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Les utilisateurs de facebook ne sont pas (tous) égocentriques

L’utilisateur de facebook est souvent vu comme quelqu’un qui enchaîne les statuts et passe son temps à soigner son profil. Apparemment, ce n’est pas toujours vrai. Selon les premiers résultats de recherches du projet Algopol, seulement 3% des utilisateurs de facebook se comporterait selon ce stéréotype.

Algopol, une application facebook au service de la recherche

Algopol, c’est d’abord une application qui vous permet, en quelques clics, de représenter votre réseau d’amis sous forme de carte interactive. Une visualisation qui vous montre vos relations sous un angle inédit en se servant des données collectées sur votre profil et ceux de vos amis.

carte du réseau d'amis

Mais Algopol, c’est aussi un projet de recherche qui réunit plusieurs centres de recherches européens (LIAFA, CAMS, SENSE et l’entreprise Linkfluence) pour étudier les interactions sur facebook. Le projet se sert ainsi, comme beaucoup d’applications facebook, des données utilisateurs collectées par l’application pour constituer un corpus de travail à analyser.

Premiers résultats du projet

Le profil stéréotypé de l’utilisateur facebook ne représente que 3%

Il est hyper-actif sur son mur, il check continuellement son nombre d’amis et recherche inlassablement les likes et les commentaires comme marques de reconnaissance, il façonne chaque détail de son profil comme le sourire de Mona Lisa, … il est le parfait stéréotype de l’utilisateur facebook, pourtant c’est la plus petite minorité parmi les six profils de pratique.

Les chercheurs ont qualifié cette pratique de égo-visible car les utilisateurs de cette catégorie sont largement plus actifs sur leurs propres profils et, en contre-partie, bénéficie d’une plus grande visibilité : 3 fois plus d’amis que la moyenne, 8 fois plus de likes et 13 fois plus de commentaires.

Tout se passe donc comme si les utilisateurs de Facebook était encouragés à publier plus d’information sur leur page à raison des gratifications qu’ils reçoivent des autres à travers leurs Likes et leurs commentaires. […]

De façon significative, ceux qui changent le plus fréquemment leur photo de profil sont aussi ceux qui ont le plus d’amis sur Facebook.

—  « Un lien entre activités et gratifications » (extrait)

Les femmes et les jeunes sont plus ouverts à la conversation

Selon les résultats de la recherche, les jeunes (<23ans) sortent plus souvent de leurs murs pour engager la conversation ailleurs : sur le mur d’un(e) ami(e), dans les commentaires de son profil ou d’un(e) autre pour les femmes ( conversation distribuée ) tandis que les hommes ont plus tendances à engager la conversation dans les groupes ( conversation de groupe ).

La carte du web vue depuis Facebook

A partir des données utilisateurs recueillies, les chercheurs ont également pu établir une carte des 600 sites les plus partagés par les sujets. En rapprochant les différents sites qui sont partagés par chaque utilisateur, il en est ressorti une carte qui regroupe des sites plus ou moins similaires ou thématiquement rapprochés. En effet, un utilisateur qui intègre un réseau social se construit une identité et se fabrique une image de lui-même (cf. E. GOFFMAN, F. GEORGES). Ce qui intervient lorsqu’il choisit des liens à partager, c’est qu’il va chercher à publier des liens qui sont cohérents avec cette identité qu’il veut créer, il en ressort alors des liens plus ou moins homogènes. A partir de l’analyse des données obtenues, les chercheurs ont pu en extraire deux types de pratiques selon le lien publié : les liens vers des sites de loisirs et d’humour servent généralement à nourrir la sociabilité entre proches tandis qu’une catégorie d’utilisateurs qui se sert de facebook pour se construire une réputation privilégient les médias d’informations et d’actualités.

Par Sitraka ANDRINIVO

Mes oreilles font tilt' quand on parle de présence numerique et de médias sociaux.
Je suis convaincu que les bonnes informations (vérifiées), au bon moment, aux bonnes personnes, peuvent sauver des vies

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